Prévention des mauvais traitements infligés aux aînés
Tous les ans, des Canadiens âgés sont maltraités chez eux, chez des parents et même dans des établissements de soins. Entre quatre à dix pour cent de personnes âgées subiraient de mauvais traitements au Canada et un Canadien sur cinq connaîtrait un aîné victime de maltraitance. Comme les personnes âgées sont de moins en moins en mesure de s’occuper d’elles-mêmes, elles ont de plus en plus de mal à se défendre. Il se peut qu’elles ne voient pas ou n’entendent pas aussi bien ou alors qu’elles ne pensent pas aussi clairement qu’auparavant, laissant ainsi la porte ouverte à toute forme d’abus.
La semaine du 6 au 12 novembre est la Semaine nationale de la sécurité des aînés et le Conseil canadien de la sécurité désire mieux faire comprendre la maltraitance envers les aînés. Qu’entend-on par maltraitance, quels en sont les signes et les symptômes et comment peut-on la prévenir?
Qu’entend-on par mauvais traitements envers les aînés?
Les formes généralement reconnues de maltraitance des personnes âgées recouvrent la violence physique et psychologique ainsi que l’exploitation financière. Dans bien des cas, les victimes subissent plus d’une forme de maltraitance. Il peut s’agir d’un incident isolé ou de comportements répétés. L’exploitation financière est la forme de mauvais traitement la plus souvent rapportée.
La violence physique
La violence physique envers les personnes âgées s’entend de tout usage non accidentel de la force qui blesse ou cause une douleur physique à une personne âgée, notamment en la giflant, en lui donnant des coups, en la poussant, en la secouant, en la brûlant, en la bousculant, en utilisant des moyens de contention inappropriés ou en lui causant du tort en la médicamentant trop ou pas assez.
La violence psychologique
La violence psychologique envers les personnes âgées s’entend de tout acte qui mine la dignité ou l’estime de soi d’une personne âgée, notamment en l’insultant, en la menaçant, en l’intimidant, en l’humiliant, en la harcelant, en la traitant comme une enfant ou en l’isolant de sa famille, de ses amis ou en l’empêchant de s’adonner à ses activités régulières.
L’exploitation financière
L’exploitation financière des personnes âgées s’entend de toute utilisation non autorisée des ressources financières ou des biens d’une personne âgée. Ces actes peuvent causer une diminution de sa valeur financière sans que l’autre en bénéficie comme voler ses actifs, ses biens ou son argent ou les utiliser à mauvais escient, encaisser ses chèques sans son autorisation, contrefaire sa signature, exercer une pression indue sur elle pour qu’elle fasse ou modifie son testament ou pour qu’elle signe des documents juridiques qu’elle ne comprend pas bien, et vivre chez elle sans lui payer, lorsqu’elle le demande, une juste part des frais.
La négligence
Les personnes âgées les plus exposées à la négligence sont celles qui sont socialement isolées et celles qui ont de graves problèmes de santé. La négligence peut être voulue ou non (ignorance ou refus). Elle peut être commise par un fournisseur de soins ou un membre de la famille qui prive l’aîné d’une nourriture en quantité suffisante, d’un abri, de vêtements, de médicaments ou de soins médicaux et d’aide en vue de répondre à ses besoins fondamentaux.
Quels sont les signes et symptômes de mauvais traitements envers les aînés?
Il peut être très difficile de détecter si un aîné est victime de mauvais traitements ou de négligence. Il se peut que vous ne reconnaissiez pas ces signes comme étant de l’abus du premier coup. Ils pourraient ressembler à des symptômes de démence ou à des signes de la fragilité de l’aîné — ou c’est l’explication qu’en donneraient les fournisseurs de soins. Un grand nombre de signes et de symptômes de mauvais traitements peuvent effectivement ressembler à des symptômes de dégradation mentale, mais cela ne signifie pas pour autant que vous ne devez pas tenir compte de ces signes avant-coureurs.
Voici certains signes à surveiller qui pourraient être symptomatiques d’une forme quelconque de mauvais traitement :
- un changement intervenant dans la personnalité ou le comportement de la personne âgée;
- la peur, l’anxiété, la dépression ou la passivité par rapport à un membre de la famille, à un ami ou à un fournisseur de soins;
- des blessures physiques inexpliquées, comme des ecchymoses, des foulures ou des os cassés;
- un comportement qui imite la démence, comme se bercer, sucer ou marmonner;
- la déshydratation, une mauvaise alimentation ou un manque d’hygiène;
- le non-respect de la posologie des médicaments;
- de la confusion à propos de documents juridiques, comme un nouveau testament ou une nouvelle hypothèque;
- une baisse soudaine des avoirs financiers de l’aîné, comme le retrait de sommes importantes; et
- une réticence à parler de la situation.
Comment prévenir les mauvais traitements envers les aînés?
Voici ce que vous, membre de la famille ou ami, pouvez faire si vous êtes inquiet :
- Surveillez les signes qui indiquent que l’aîné est maltraité. Si vous pensez qu’il l’est, signalez-le.
- Vérifiez les disparités que présentent les médicaments de l’aîné.
- Faites attention à ce qu’il ne soit pas exploité financièrement. Demandez à l’aîné si vous pouvez jeter un coup d’œil sur ses relevés de comptes bancaires et de carte de crédit pour voir s’il n’y a pas de transactions non autorisées.
- Appelez l’aîné et rendez-lui visite le plus souvent possible. Aidez-le à vous considérer comme quelqu’un en qui il peut avoir toute confiance.
- Proposez régulièrement, si vous le pouvez, de rester avec l’aîné pour donner un peu de répit au fournisseur de soins.
Si une personne âgée est victime de mauvais traitements, elle pourrait éprouver de la honte ou de la gêne à en parler par peur de représailles ou de punition. Il est essentiel que les aînés aient accès aux renseignements voulus et sachent que de l’aide existe. Assurez-vous d’écouter vos parents, amis ou autres membres de la famille âgés et de prendre leurs inquiétudes au sérieux. Si vous pensez que l’aîné se fait maltraiter, signalez-le immédiatement à des fournisseurs de soins de santé, aux services sociaux, à la police, à des professionnels du droit et/ou à des organismes confessionnels.
Si vous êtes une personne âgée et que vous êtes maltraitée, négligée ou exploitée, dites-le au moins à une personne. Dites-le à votre médecin, à une amie ou à un membre de la famille en qui vous avez confiance. D’autres personnes se soucient de votre bien-être et peuvent vous aider.