Faut-il installer des ceintures de sécurité dans les autobus scolaires?
Les rares fois où un autobus scolaire est impliqué dans une collision, on finit toujours par se demander s’il ne faut pas équiper les autobus scolaires de ceintures de sécurité.
Le bilan des autobus scolaires en matière de sécurité est enviable. Ils sont l’un des moyens de transport les plus sûrs, et ce, 16 fois plus qu’en voiture familiale par passager/kilomètre parcouru.
Les experts en sécurité, dont le Conseil canadien de la sécurité, n’estiment pas que l’installation de ceintures de sécurité dans les autobus scolaires en améliore la sécurité dans la majorité des collisions. Transports Canada applique une quarantaine de normes de sécurité à la conception et à la construction des autobus scolaires fabriqués ou importés au Canada. Ces normes s’étendent aux systèmes de freinage spécialisés, à l’éclairage, aux sorties de secours, aux trappes d’évacuation dans le toit et aux dossiers de siège hauts et rembourrés qui amortissent l’impact d’une collision.
Les autobus scolaires ne sont pas des véhicules de tourisme. Ils ont été conçus pour être sécuritaires (sans ceinture de sécurité). Ils ne sont donc pas construits comme des voitures. Les autobus étant beaucoup plus grands, plus hauts et plus lourds que les autres véhicules sur la route. Il serait préférable de les équiper de systèmes plus modernes comme un système de freinage antiblocage.
Les autobus scolaires protègent leurs passagers par la « compartimentalisation », une technique qui comprend :
- des sièges à hauts dossiers;
- des sièges à rembourrure dissipatrice d‘énergie;
- des sièges rapprochés de façon à créer des compartiments;
- des sièges à ancrage robuste.
Selon les travaux de recherche effectués, les ceintures abdominales pourraient en fait augmenter le risque de blessures à la tête en cas de collision frontale (le type le plus courant de collision impliquant un autobus). Comme la ceinture retient fermement le bassin de l’enfant, son torse se projetterait vers l’avant; sa tête percuterait le siège devant lui avec plus de force que si son corps tout entier l’avait percuté, causant ainsi des blessures graves à la tête et au cou.
La combinaison de la ceinture sous-abdominale et du baudrier nécessiterait la présence de sièges plus rigides, ce qui pourrait augmenter le nombre de blessures chez les écoliers non attachés. Le chauffeur ne peut pas s’assurer que chaque enfant a bien bouclé sa ceinture, certains autobus transportant jusqu’à 70 enfants. Qui plus est, les baudriers accroissent les risques de blessures abdominales car les enfants peuvent glisser en dessous du baudrier, augmentant les risques de blessures aux organes que couvre le baudrier.
Mis à part certains problèmes d’ingénierie, il faudrait aussi s’assurer que les ceintures de sécurité sont utilisées correctement, qu’elles sont réglées selon la taille de l’enfant et qu’elles sont réparées au besoin. En cas d’urgence, la ceinture de sécurité pourrait entraver l‘évacuation des enfants. Les jeunes enfants ne devraient pas se trouver dans une situation où ils doivent veiller à leur propre sécurité.
Même si le bilan des autobus scolaires en matière de sécurité est excellent, des collisions peuvent survenir. Ils peuvent se produire dans l’autobus, mais les blessures surviennent le plus souvent en dehors de l’autobus, lorsque des enfants se font frapper par leur propre autobus scolaire ou par d’autres véhicules.
Les enfants qui vont à l’école à pied ou qui prennent d’autres moyens de transport s’exposent à plus de risques que s’ils prenaient l’autobus scolaire.
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