Le jeu excessif : un mauvais pari
Selon une étude publiée par l’Université de Lethbridge en 2020, 66,2 p. 100 des Canadiens avaient déclaré participer à un type ou à un autre de jeu de hasard. Ce chiffre est cependant en baisse – en 2011, le Partenariat canadien pour le jeu responsable indiquait que ce chiffre se situait aux environs de 75 p. 100.
En outre, et c’est beaucoup plus préoccupant, l’étude de l’Université de Lethbridge rapporte que 0,6 p. 100 de la population canadienne, soit un peu plus de 220 000 Canadiens, sont recensés comme étant des joueurs à problèmes et que 2,7 p. 100 de plus (environ un million de Canadiens) sont considérés comme étant des joueurs à risque.
Le mois de novembre est le Mois national de la sécurité communautaire et de la prévention de la criminalité et cette année, le Conseil canadien de la sécurité tient à vous rappeler de jouer responsablement.
Selon les statistiques, l’écrasante majorité des Canadiens jouent de manière responsable. Cependant, la dépendance au jeu est un problème très réel qui affecte non seulement la personne visée par ce trouble, mais aussi son entourage.
Le jeu pathologique se passe d’explication, mais est souvent mal interprété. Il devient pathologique lorsqu’il perturbe la vie d’une personne. Ces perturbations ne sont pas nécessairement de nature financière bien qu’elles le soient souvent. La dépendance au jeu peut aussi désigner une habitude qui cause un stress excessif dans des domaines tels que les relations, l’emploi et la santé mentale. Dans les cas extrêmes, des problèmes juridiques peuvent également entrer en ligne de compte.
Il peut également être difficile de déceler une dépendance existante chez une personne qu’on aime. Les joueurs à problèmes ont tendance à s’isoler, à cacher leur problème, à le nier si on les confronte et à refuser toute aide. Cela revient à ne pas pouvoir aider quelqu’un qui ne veut pas s’aider lui-même.
Vous reconnaissez-vous dans cette description? Dans l’affirmative, voici quelques conseils que vous pouvez suivre immédiatement pour affronter votre problème.
Reconnaissez que vous pouvez mettre fin à cette habitude. Il se peut que vous ayez l’impression qu’il est inutile de tenter de vous défaire de cette habitude. La dépendance est une maladie et elle exerce généralement une forte influence sur le comportement. Mais nombreux sont ceux et celles qui se sont trouvés dans une situation semblable et qui ont réussi à remplacer cette habitude par des techniques d’adaptation plus appropriées. Vous pouvez y arriver aussi.
N’essayez pas de faire cavalier seul. Comptez sur votre réseau de soutien. Faites appel à des amis et à des membres de votre famille qui seront prêts à vous aider et qui ne se soucient que de votre intérêt. Si votre cercle de soutien est limité, envisagez de devenir membre d’un groupe de soutien comme Gamblers Anonymous (Joueurs anonymes au Québec).
Évitez de vous mettre dans des situations propices aux tentations. Contrôler ses impulsions est un facteur clé qui permet de maîtriser un problème de jeu et le moyen le plus simple de ne pas succomber à la tentation est d’éviter complètement les sources de tentation. Bloquez les sites et les applications de jeu sur vos appareils, refusez les invitations dans les casinos et programmez dans votre agenda des activités qui prennent le temps que vous passeriez à jouer.
Le jeu responsable est un loisir qui exige de la modération; il faut bien comprendre aussi qu’il ne peut et ne doit pas avoir la priorité sur la famille, le travail ou d’autres obligations. Chez les joueurs à problèmes, leurs composantes génétiques et le type de personnalité ne se prêtent tout simplement pas à ce type de modération. Il est donc essentiel de cerner et de traiter le problème avant qu’il ne devienne incontrôlable et ne porte préjudice au joueur, à sa famille et à ses groupes sociaux.
– 30 –
Pour de plus amples renseignements, veuillez vous adresser à :
Lewis Smith
Directeur, Projets nationaux, Conseil canadien de la sécurité
lewis.smith@safety-council.org