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L’alcool n’est pas le seul en cause

Déc 1, 2014

Cette année, la Semaine nationale de la sécurité routière se déroule du 1er au 7 décembre et le Conseil canadien de la sécurité rappelle à la population canadienne que l’alcool n’est pas le seul produit à altérer les facultés.

Conduire est une activité devenue si courante qu’il est facile d’oublier qu’elle est complexe et qu’elle exige habileté, concentration et vigilance. Poussés par la nécessité d’aller du point A au point B, nous ne pensons pas toujours à la responsabilité que représente le déplacement de deux tonnes d’acier, de verre et de plastique. Compte tenu des conséquences susceptibles d’être mortelles si nous ne sommes pas à la hauteur de la tâche, n’est-il pas sensé de l’effectuer de la meilleure manière possible?

Nous savons tous maintenant que l’alcool au volant est une mauvaise idée. Mais que dire de la toxicomanie au volant?

Intéressons-nous aux effets de la marijuana ou du cannabis car c’est une des drogues illicites les plus couramment trouvées chez les conducteurs après une collision mortelle.

Vous pourriez vous dire :

« Fumer de la marijuana m’aide à me concentrer. De plus, je conduis plus lentement. Ne suis-je donc pas un meilleur conducteur? ». 

À vrai dire, tout avantage gagné sur le plan de la sécurité en conduisant plus lentement est largement neutralisé par le risque accru que représentent des temps de réaction plus lents, des réflexes plus nébuleux et une perception du temps altérée après avoir consommé de la marijuana.

« Je n’ai pas bu beaucoup et je n’ai pris que deux bouffées. Conduire ne me pose aucun problème ». 

En fait, l’alcool a un effet « multiplicateur » sur les autres drogues, si bien que vos facultés seront bien plus altérées si vous buvez tout en fumant. Ainsi, même si vous n’avez pas consommé suffisamment d’alcool pour vous faire prendre à un contrôle routier, le fait d’avoir fumé de la marijuana fera en sorte que vos facultés au volant seront tout aussi altérées que si vous aviez consommé davantage d’alcool.

Les conducteurs qui se défoncent à la marijuana ont tendance à compenser en conduisant plus lentement et en laissant une distance plus grande entre leur véhicule et celui qui les précède. Ce comportement disparaît lorsque le conducteur consomme de l’alcool parce qu’il se sent moins affaibli par l’alcool alors qu’il l’est davantage.

Si vous avez consommé de la marijuana et de l’alcool, ne prenez tout simplement pas le volant.

« Il me semble que fumer de la marijuana et conduire n’est pas aussi dangereux que boire et conduire ».

Il est peut-être moins dangereux de manger un Sloppy Joe tout en conduisant que de conduire tout en envoyant des textos, mais au bout du compte, ces deux activités sont dangereuses. La même observation vaut pour la toxicomanie au volant et l’alcool au volant. Ce sont deux comportements risqués dont les conséquences pourraient être fatales.

La toxicomanie au volant et la loi

Il est illégal de conduire un véhicule motorisé si votre aptitude à conduire est altérée par l’alcool ou la drogue, qu’il s’agisse de drogues illicites ou licites, comme des médicaments sur ordonnance ou en vente libre. Ce véhicule peut être une voiture, un camion, une motocyclette, un VTT, une motoneige ou un bateau et il n’est même pas nécessaire que ce véhicule soit en mouvement – vous pourriez tomber sous le coup du Code criminel si vous êtes en possession des clés et derrière le volant.

Si un agent de police soupçonne que vous avez consommé de la drogue ou un cocktail d’alcool et de drogue, vous pourriez être soumis à un test de dépistage pour déterminer si vos facultés sont affaiblies. Le refus de se soumettre à ce test entraîne une inculpation semblable à celle pour conduite en état d’ébriété.

Outre les infractions pénales, les conducteurs aux facultés affaiblies par la drogue s’exposent à des sanctions qui varient selon les provinces et le type de permis détenu par le conducteur. Ces sanctions comprennent, entre autres, une suspension immédiate du permis de conduire, la saisie du véhicule, la perte du permis et des amendes élevées.

Ne conduisez pas sous l’effet de la drogue ou de l’alcool

  • Planifiez à l’avance. Désignez un conducteur, demandez à quelqu’un de venir vous chercher ou appelez un taxi.
  • Socialisez de manière responsable.
  • Avant de prendre le volant, posez-vous la question suivante : « Suis-je en état de conduire? ». L’alcool n’est pas le seul produit qui peut altérer votre capacité à conduire.
  • Un ami ne laisse pas ses amis conduire sous l’effet de l’alcool ou de la drogue – ayez la conversation qui pourrait sauver une vie.

Contexte

L’alcool au volant est devenu un tabou social après des dizaines d’années d’attention portée au problème de l’alcool au volant et des collisions d’automobile qui en découlent. Mais les chercheurs estiment que la prise de conscience du problème de la toxicomanie au volant accuse un retard.

Dans un rapport de 2013, le Centre canadien de lutte contre l’alcoolisme et les toxicomanies a constaté que de nombreux jeunes interviewés au sein de groupes de discussion ne voyaient aucun mal à conduire après avoir consommé de la marijuana. Même ceux qui dénonçaient ce comportement croyaient pour la plupart qu’il était moins dangereux de fumer avant de conduire que de conduire après avoir consommé de l’alcool. Un des constats les plus alarmants, repris dans des enquêtes effectuées dans d’autres pays, est l’opinion répandue selon laquelle la consommation de marijuana améliorerait sa capacité à conduire.

Beaucoup pensent aussi que les conducteurs aux facultés affaiblies par la drogue sont moins susceptibles d’être arrêtés par la police. Bien qu’il n’existe effectivement pas de test semblable à l’alcootest utilisé pour déceler les conducteurs en état d’ébriété, les modifications apportées à la réglementation fédérale depuis 2008 ont facilité le travail de la police qui peut désormais retenir des charges contre les conducteurs soupçonnés de conduite avec facultés affaiblies. Toute personne soupçonnée de conduire avec facultés affaiblies peut être assujettie à des tests de dépistage routier et de plus en plus d’agents de police deviennent des experts en reconnaissance de drogues (DRE) aptes à effectuer ces tests.

Cette année, les accidents de la route seront vraisemblablement responsables d’au moins 2 000 décès au Canada, soit environ cinq à six personnes par jour. De plus, 10 000 autres seront gravement blessés et beaucoup d’entre eux seront handicapés à vie. La plupart de ces accidents peuvent être évités.

Selon les tests effectués par les coroners sur les conducteurs décédés dans des collisions, plus de la moitié se sont révélés positifs soit à la drogue soit à l’alcool soit aux deux à la fois. Entre 2000 et 2007, 36,6 p. 100 des conducteurs décédés dans des collisions ont été détectés positifs à l’alcool et 33 p. 100 à au moins une des sept catégories de drogues considérées comme ayant une incidence négative sur l’aptitude à conduire un véhicule en toute sécurité. Alors que le pourcentage de conducteurs mortellement blessés aux résultats positifs pour l’alcool est demeuré constant ces dernières années, le pourcentage de résultats positifs pour la drogue semble augmenter au fil du temps. La drogue illicite la plus couramment décelée chez les conducteurs mortellement blessés est le cannabis.

Pour de plus amples renseignements, veuillez vous adresser à:

Directeur général des programmes
Conseil canadien de la sécurité
(613) 739-1535, poste 226
Coordonnatrice des médias et des communications
Conseil canadien de la sécurité
(613) 739-1535, poste 228