La toxicomanie au volant (suite)
Quand on est affaibli, on est affaibli. Que ce soit par l’alcool, la drogue ou autre, rien ne justifie la conduite avec facultés affaiblies. Lorsque vous êtes sous l’emprise de ces substances, vous jouez non seulement avec votre sécurité, mais aussi avec celle de vos passagers et des autres usagers de la route.
À l’occasion de la Semaine nationale de la sécurité routière, le Conseil canadien de la sécurité a entamé cette année une campagne visant à faire mieux connaître les dangers et les conséquences mortelles de la conduite sous l’emprise de drogues.
Le lancement de notre campagne a coïncidé avec le début de la saison des fêtes, une période de l’année où la plupart des messages appellent à la sobriété au volant. ‘Boire ou conduire, il faut choisir’ est un message fondamental, mais l’alcool n’est pas le seul en jeu et la conduite avec facultés affaiblies est une réalité de tous les jours.
Pour poursuivre la conversation entamée pendant la Semaine nationale de la sécurité routière, le Conseil canadien de la sécurité abordera des questions portant sur la toxicomanie au volant. Cette forme d’affaiblissement des facultés est fatale et la population doit absolument en prendre conscience. Ça suffit. Il faut que cela cesse.
En faut-il beaucoup pour avoir les facultés affaiblies?
Il n’y a pas de réponse simple à cette question car de nombreux facteurs entrent en jeu, notamment la substance ingérée et la personne qui la consomme.
Arès avoir bu un verre et attendu un certain temps, par exemple, les gens sont légalement autorisés à conduire si leur taux d’alcoolémie est faible. Ce taux varie selon les provinces et les règles régissant le permis d’apprenti-conducteur.
L’abus ou le mauvais usage de médicaments sur ordonnance ou en vente libre est aussi une réalité et ce phénomène doit être reconnu et rectifié. Cela signifie qu’il ne faut pas dépasser la posologie recommandée. Vous ne devriez pas prendre les médicaments d’autrui ni en prendre pour vous défoncer. Vous devriez aussi lire et respecter à la lettre les étiquettes et les mises en garde. Demandez à votre médecin ou à votre pharmacien comment les médicaments sur ordonnance ou en vente libre peuvent avoir un effet sur votre capacité à conduire.
Quant aux drogues illicites, aucune dose n’est inoffensive. Si on consomme ces drogues, c’est justement pour se défoncer! Ce n’est qu’après plusieurs heures, voire plusieurs jours, que l’affaiblissement des facultés causé par la consommation de drogues illicites parvient à se dissiper.
Qui meurt dans un état défoncé au volant?
En un an, l’affaiblissement des facultés causé par la consommation de drogues a joué un rôle dans au moins 468 décès au volant au Canada. Ce chiffre ne comprend ni les passagers, ni les piétons ni les autres usagers de la route qui ont été tués ou blessés par un conducteur intoxiqué par la drogue.
Les jeunes conducteurs de 16 à 24 ans sont ceux qui meurent le plus dans des accidents où l’alcool et/ou la drogue sont en jeu. Selon les statistiques publiées par le Centre canadien de lutte contre l’alcoolisme et les toxicomanies, 27,6 p. 100 des jeunes de ce groupe d’âge qui sont décédés étaient en état d’ébriété alors que 26,9 p.100 d’entre eux étaient sous l’emprise de drogues. La toxicomanie au volant est tout aussi mortelle et endémique que l’alcool au volant. C’est un problème grave qu’il faut régler à tout prix.
Les jeunes ne sont pas les seuls à se défoncer. Chez les conducteurs décédés de 55 ans et plus, la consommation de drogues l’emporte sur celle d’alcool.
Les Canadiens doivent savoir que la toxicomanie concerne tous les groupes d’âge et que les hommes comme les femmes sont proportionnellement presque aussi nombreux à être affaiblis par des drogues. Selon le Centre canadien de lutte contre l’alcoolisme et les toxicomanies, 33,9 p. 100 des conducteurs tués avaient les facultés affaiblies par des drogues à la suite des tests de dépistage effectués alors que ce pourcentage était de 31,4 p. 100 chez les conductrices.
Que pouvez-vous faire?
Si vous organisez un événement, il vous appartient de vous assurer que vos invités sont en mesure de prendre le volant. Si vous-même vous ne buvez pas, vous serez mieux en mesure de veiller à ce qu’ils le soient. Accueillez toujours vos invités à la porte d’entrée lorsqu’ils arrivent et raccompagnez-les à la porte lorsqu’ils partent pour pouvoir évaluer leur état.
Pour ce qui est de l’alcool, il l existe des moyens évidents d’en limiter la consommation par vos invités. Par exemple, vous pourriez désigner un barman (les gens ont tendance à moins boire s’ils ne se servent pas eux-mêmes) et offrir un vaste choix de boissons non alcoolisées.
Il est en revanche plus difficile de surveiller ou de prévenir la consommation de drogues. Il vous faudra essayer de déceler des comportements inhabituels chez vos invités, comme de l’agitation ou des sautes d’humeur inexpliquées.
Certains de vos invités mélangent-ils médicaments et alcool? Quelqu’un rentre-t-il de l’extérieur en sentant la marijuana? La situation peut être délicate, mais n’ayez pas peur de parler! Il vaut mieux empêcher vos amis de rentrer chez eux défoncés que d’avoir à vivre avec les conséquences tragiques du silence. C’est une dure réalité qu’il faut affronter.
Si certains de vos amis ou membres de votre famille consomment des drogues illicites, dites-leur sans hésiter que vous ne tolérerez pas qu’ils se défoncent chez vous. Soyez bien disposés et apportez-leur votre aide en les encourageant à obtenir les services dont ils ont besoin pour vaincre leur dépendance.
Dans notre prochain article sur ce sujet, nous discuterons des mesures de prévention de la toxicomanie au volant.
-30-
Pour de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec :
Raynald Marchand
Directeur général, Conseil canadien de la sécurité
(613) 739-1535, poste 226