La toxicomanie au volant a des effets meurtriers
La semaine du 1er au 7 décembre est la Semaine nationale de la sécurité routière au Conseil canadien de la sécurité
Les messages rappelant aux Canadiens de ne jamais conduire en état d’ébriété sont devenus familiers et nécessaires pendant la saison des fêtes. Un affaiblissement des facultés au volant est souvent associé à l’alcool; combien de fois avez-vous entendu la phrase suivante : « Boire ou conduire, il faut choisir »?
Mais l’alcool n’est pas le seul en cause. Les automobilistes jouent de plus en plus avec leur sécurité et celle des autres en conduisant sciemment avec des facultés affaiblies par la drogue. Ces drogues sont, entre autres, des substances illégales, des médicaments sur ordonnance et des remèdes sans ordonnance.
À l’occasion de la Semaine nationale de la sécurité routière, le Conseil canadien de la sécurité cherche à sensibiliser les Canadiens au fait que conduire sous l’emprise de stupéfiants est dangereux, irresponsable et de plus en plus courant. C’est une grave atteinte à la sécurité du public et des mesures préventives, des campagnes de sensibilisation et des mesures assurant le respect de sanctions appropriées doivent être adoptées pour inverser cette tendance.
Sombres statistiques et mesures à prendre
De graves blessures, le décès de conducteurs ou de passagers, des blessures infligées à des passants, la destruction de biens, une perte de productivité, des pressions de plus en plus fortes exercées sur le système de santé, voilà certaines des conséquences malheureuses et douloureuses mais qui peuvent cependant être évitées du tout au tout de la conduite sous l’emprise de drogues.
Selon le Centre canadien de lutte contre l’alcoolisme et les toxicomanies, 36,7 p. 100 des conducteurs mortellement blessés au Canada en 2008 avaient consommé des substances susceptibles d’affaiblir leurs facultés, ce qui signifie que les drogues ont joué un rôle dans plus d’un décès sur trois.[i]
Ce pourcentage se mesure aux 40,8 p. 100 de décès de conducteurs attribuables à l’alcool. Chez les conducteurs tués ayant subi des tests de dépistage tant de drogues que d’alcool, les résultats de 15,1 p. 100 d’entre eux révélaient la présence à la fois d’alcool et de drogues.[ii]
Les substances qu’on retrouve le plus couramment chez les victimes sont des dépresseurs du système nerveux central, du cannabis, des stimulants et des stupéfiants. Les conductrices sont tout aussi susceptibles ou presque que les conducteurs d’obtenir un résultat positif au test de dépistage de drogues. Chez les conducteurs décédés de 55 ans et plus, la consommation de drogues l’emporte sur celle d’alcool.[iii]
« Malheureusement, les gens ont davantage peur d’être attrapés que d’être tués », déclare Jack Smith, président du Conseil canadien de la sécurité. « Ils pensent que ça n’arrive qu’aux autres ».
Conscients des restrictions et des initiatives en vigueur qui permettent d’attraper et de punir les conducteurs en état d’ébriété, certains délaissent l’alcool au profit de substances comme les drogues pour se défoncer. Mais comme les statistiques l’indiquent, les effets sont encore plus (et non moins) dangereux et fatals.
Il existe maintenant plus de 491 experts en reconnaissance de drogues (ERD) au Canada, dont le travail consiste uniquement à appliquer les sanctions prévues en cas de conduite sous l’emprise de drogues. Lorsqu’une personne est soupçonnée d’avoir consommé de la drogue, elle est soumise à un test de sobriété pour savoir quelle drogue est à l’origine de l’affaiblissement de ses facultés. On fait appel à un expert en reconnaissance de drogues pour évaluer l’état d’un conducteur soupçonné d’avoir les facultés affaiblies et cet expert peut prélever un échantillon de salive, d’urine ou de sang. Si les résultats se révèlent positifs, le contrevenant est passible de poursuites aux termes du Code criminel du Canada.[iv]
Conclusion : les conducteurs sous l’emprise de drogues risquent fort d’être attrapés, ou pire, d’être impliqués dans une collision fatale. Le jeu n’en vaut pas la chandelle.
Recommandations
Tout comme des mesures ont été prises pour lutter contre l’alcool au volant, une démarche proactive en vue de mettre un terme à la toxicomanie au volant avant qu’elle ne se produise doit être adoptée.
- Soyez responsable. Ne conduisez jamais lorsque vos facultés sont affaiblies.
- Ne mariez jamais drogues et alcool.
- Ne consommez pas de drogues illicites.
- Ne vous défoncez pas à l’aide d’une drogue quelconque.
- Familiarisez-vous avec les effets secondaires de vos médicaments. Lisez les feuillets qui accompagnent vos médicaments et discutez avec votre pharmacien des effets qu’ils pourraient avoir sur votre capacité de conduire.
- Sachez que les médicaments interagissent les uns avec les autres. Examinez votre liste de médicaments avec votre pharmacien.
- Si vous êtes l’hôte d’un événement, surveillez le comportement de vos invités. Si vous croyez que quelqu’un n’est pas en état de prendre le volant, n’hésitez pas à le dire et à prendre d’autres dispositions pour assurer son transport en toute sécurité.
- Ne prenez pas place dans un véhicule si les facultés du conducteur sont affaiblies. Mettez tout en œuvre sans mettre votre propre sécurité en péril pour empêcher une personne aux facultés affaiblies de prendre le volant.
- Signalez à la police toute personne conduisant avec des facultés affaiblies.
Que ce soit la drogue, l’alcool, la fatigue ou tout autre facteur contributif, rien n’excuse la conduite avec facultés affaiblies. Soyez responsable et privilégiez la prudence en cette saison des fêtes.
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Pour de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec :
Raynald Marchand
Directeur général, Conseil canadien de la sécurité
(613) 739-1535, poste 226
[i]Beasley, E. et D. Beirness. La consommation de drogues des conducteurs mortellement blessés au Canada (2000 – 2008), 2011, Centre canadien de lutte contre l’alcoolisme et les toxicomanies, Ottawa, Canada.
[ii] Ibid
[iii] Ibid
[iv] Rapport annuel 2011-2012 du Comité sur la sécurité routière de l’Association canadienne des chefs de police.