La sécurité animalière sur la ferme
Les derniers jours de l’hiver faisant peu à peu place aux premiers signes du printemps, la saison agricole ne peut être très loin. Les travailleurs et propriétaires agricoles du pays se préparent à rouler à plein régime et dépoussièrent les machines avant d’entamer la saison la plus occupée de l’industrie.
Dans le cadre de la Semaine nationale de la sécurité agricole qui, cette année, aura lieu du 14 au 20 mars, le Conseil canadien de la sécurité aimerait rappeler aux agriculteurs d’être prudents et attentifs lorsqu’ils s’occupent de leur exploitation, en particulier lorsqu’il s’agit de manipuler le bétail.
Selon Surveillance des blessures dans le secteur agricole au Canada, 65 décès survenus entre 2003 et 2012 sont dus à des animaux, soit 8 p. 100 de tous les décès, ce qui représente le plus grand nombre de décès non causés par des machines en milieu agricole. De ces décès, plus de la moitié était attribuable à des chevaux, étalons et poulains et 45 p. 100 à des vaches, taureaux, bœufs et veaux.
Chaque animal est différent et possède sa propre personnalité et des attitudes distinctes. Il est essentiel de bien connaître l’animal dont vous vous occupez afin de réduire les risques. Si vous savez à peu près comment un animal aura tendance à réagir, vous serez mieux à même de vous rendre compte que quelque chose ne va pas ou que l’animal est mal à l’aise, nerveux, voire agressif.
De plus, veillez à toujours agir calmement et avec efficacité autour d’animaux. De nombreuses créatures se modèlent sur votre comportement. Si vous êtes agité, nerveux ou tendu, l’animal le sera aussi. En revanche, si vous êtes confiant et calme, l’animal adoptera ce même comportement, ce qui rendra votre tâche beaucoup plus facile.
Les chevaux ont tout naturellement tendance à faire fi de leur enclos et à chercher à s’échapper lorsqu’ils sont effarouchés ou qu’ils se battent entre eux. C’est la raison pour laquelle il est tout particulièrement important de s’assurer que leur enclos est bien adapté. Les clôtures doivent être d’une certaine hauteur (au moins 4,5 ou 5 pieds) afin de décourager toute tentative de saut et les pieux de la clôture doivent être robustes et renforcés pour résister à toute tentative faite par le cheval pour les renverser.
Lorsque vous essayez de guider un cheval, utilisez toujours une longe et un licou. N’essayez pas de le guider simplement en tenant le licou, surtout si vous savez que le cheval en question a mauvais caractère. Si vous marchez le long du cheval et non devant lui, vous éviterez de vous faire piétiner. Vous devriez aussi veiller à ne pas faire passer un étalon près de juments afin d’éviter toute agitation qui risquerait de vous rendre la tâche difficile.
Des 55 p. 100 de décès attribuables à des chevaux, c’est l’équitation et non un travail qui était en cause pour environ un tiers d’entre eux. Lorsque vous montez à cheval, portez TOUJOURS un casque d’équitation.
Faites preuve de prudence lorsqu’un cheval affiche un des comportements suivants :
- Si un cheval donne des grands coups de queue, c’est qu’il est irrité. Il l’est souvent par les insectes qui tournent autour de lui mais il peut aussi l’être à cause de vous.
- Si un cheval a les oreilles collées contre la tête, c’est signe d’agression. Les oreilles pointées vers l’avant indiquent que le cheval fixe du regard quelque chose devant lui alors que les oreilles pointées vers l’arrière signifient que quelque chose derrière le cheval a éveillé son intérêt. Dans tous les cas, agissez avec prudence.
- Si le corps d’un cheval est tendu, c’est qu’il est en état d’alerte et qu’il n’est pas sûr de quelque chose. S’il est tendu et que sa jambe est pliée, il se peut qu’il soit en train de viser quelque chose. Faites attention. Autrement, si sa jambe est pliée mais que ses muscles ne sont pas tendus, il se peut que l’animal se repose tout simplement.
Pour ce qui est du bétail, il est important de ne jamais oublier que ce sont des animaux qui vivent en troupeau, ce qui pose naturellement problème pour les taureaux de race laitière. Ils sont souvent maintenus en isolement par nécessité, ce qui peut se traduire par l’adoption de modèles de comportement négatifs. Si possible, limitez le temps durant lequel le bétail est séparé du troupeau. Si vous devez absolument isoler un animal, ne l’éloignez pas trop du troupeau.
Les bruits sourds et les mouvements brusques, surtout à l’arrière de l’animal, sont tout particulièrement à éviter. Pour se défendre, une vache va instinctivement donner des coups de patte vers l’arrière et sur les côtés. Évitez-les en vous approchant de la vache au niveau de son épaule et en lui parlant à elle ou à d’autres d’un ton bas et assuré.
Soyez conscient du positionnement des animaux. Lorsque de nombreux taureaux partagent un espace commun, ils établissent une sorte de hiérarchie. Il se peut qu’un taureau s’emballe brusquement pour éviter l’animal supérieur. Y être sensible est essentiel pour éviter d’être surpris.
Les décès en milieu agricole se mettent en général à augmenter vers le mois d’avril et il est donc important de vous sensibiliser aux risques tôt dans la saison et d’en être conscient en tout temps. Bonne saison agricole!
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