La navigation de plaisance et les VFI
Cet article provient de l’archive d’avril 2004. Bien que tout effort ait été pris pour assurer la précision de l’information présenté, veuillez noter que certaines informations pourraient être hors date.
Les lacs, les étangs, les rivières et les fleuves couvrent neuf pour cent de la surface du Canada. Notre pays est par ailleurs borné par trois océans. Or, compte tenu de cette abondance d’eau, pas étonnant que dix millions de Canadiens s’adonnent à la navigation de plaisance. Les bateaux à moteur, les canots et les voiliers constituent les embarcations de plaisance les plus populaires. La pêche, la chasse et les fêtes sont des activités souvent liées à la navigation de plaisance.
La navigation de plaisance est la première cause de noyades au Canada. En 2000, environ le tiers de tous les décès liés à l’eau sont survenus alors qu’on s’adonnait à la navigation de plaisance. Quatre-vingt-cinq pour cent des décès liés à la navigation qui se sont produits en 2000 (et près de 90 pour cent au cours des dix dernières années) avaient un facteur en commun — la victime ne portait pas de vêtement de flottaison individuel (VFI) ou de gilet de sauvetage.
À porter ou à ne pas porter ?
Durant la saison de navigation de plaisance de 2000, le Bureau de la sécurité nautique de la Garde côtière canadienne a réalisé une étude nationale d’observation des plaisanciers. Selon cette étude, on a établi que 20 pour cent des plaisanciers canadiens portaient un VFI (sur des bateaux de six mètres ou moins).
Des études réalisées ultérieurement ont fourni des données encore plus utiles sur les attitudes des Canadiens sur les VFI :
- Les décisions de porter un VFI sont souvent fonction du risque appréhendé.
- La plupart des personnes porteraient un VFI si le propriétaire de l’embarcation le leur demandait.
- Plus une personne se livre souvent à des activités de plaisance, moins elle y percevra de danger et portera un VFI.
- La plupart des plaisanciers croient que les activités de navigation comporteraient moins de danger s’ils portaient un VFI.
- Plus de 90 pour cent d’entre eux ont à bord le nombre requis de VFI.
La plupart des personnes reconnaissent l’importance que revêtent les vêtements de flottaison et en ont à bord. Pourquoi alors le taux de port est-il faible ? Parmi les raisons invoquées par les plaisanciers, on retrouve le plus souvent l’inconfort, le manque de mobilité pour chasser et pêcher et le fait que les VFI sont tachés ou ne dégagent un mauvais odeur.
Il est ressorti des recherches menées par la Garde côtière que toute campagne de sensibilisation visant à augmenter le taux de port du VFI devrait tout d’abord renseigner la population sur les gilets de sauvetage, les VFI et les nombreuses options sur le marché.
Un gilet de sauvetage n’est pas un VFI
Bon nombre de Canadiens ne font pas de distinction entre un VFI et un gilet de sauvetage. Ils ne savent pas non plus que ces dispositifs sont maintenant plus confortables et qu’ils gênent moins les mouvements. L’époque des vieux gilets de sauvetage orange, laids et encombrants est donc révolue.
Les gilets de sauvetage furent conçu à l’origine pour les marins qui risquaient d’être projetés sans connaissance par-dessus bord en cas d’urgence en mer. Ils permettent de retourner une personne inconsciente sur le dos, de sorte que sa tête demeure hors de l’eau. Ces dispositifs ne sont proposés que dans les couleurs orange, rouge ou jaune pour que les équipes de recherches et de sauvetage puissent les repérer dans un grand cours d’eau.
Le plaisance ne nécessite pas le haut niveau d’efficacité que procurent les gilets de sauvetage. (Les rafteurs sont cependant mieux protégés lorsqu’ils portent un gilet de sauvetage, parce qu’il les aide à faire ressortir la bouche et le nez cinq secondes après être tombé dans l’eau ; il est possible qu’un VFI fasse pencher le visage de l’utilisateur dans l’eau.) Les VFI sont conçus de manière à garder la tête d’un utilisateur conscient hors de l’eau dans des conditions calmes et à l’aider à sortir d’une eau agitée. Conçus pour être portés en tout temps sur l’eau, les VFI doivent être bien ajustés.
Les nouveaux VFI, qui allient confort, styles et souplesse, sont maintenant offerts dans une vaste gamme de modèles, grandeurs et couleurs. En fait, il y a un VFI pour pratiquement tous les types de corps, goûts et activités. Les fabricants et les agents de sécurité espèrent que les plaisanciers considéreront les nouveaux VFI comme un accessoire à la mode qu’ils voudront porter.
Les VFI dotés de panneaux de mousse sont insubmersibles, alors que les autres sont gonflables et disponibles en deux modèles : type veste ou à bretelles. On compte même des VFI conçus pour une activité particulière telle que le canot, le kayak, le ski nautique et la pêche. Les VFI sont également offerts dans toute une gamme de couleurs branchées et attrayantes. Il existe par ailleurs des VFI qui protègent contre l’hypothermie, un atout précieux dans les eaux froides du Canada. Quant aux VFI pour enfants, ils sont offerts dans différentes tailles.
Les gilets de sauvetage doivent être homologués par Transports Canada, alors que les VFI doivent être homologués par la Garde côtière canadienne, Pêches et Océans Canada.
L’éducation et la réglementation
On s’attend à ce que les nouveaux VFI mode fassent augmenter le taux de port du VFI. Il faudra aussi sensibiliser la population. Autrefois, les campagnes de sensibilisation n’avaient qu’une incidence minimale sur le taux de port. La Garde côtière s’appuie actuellement sur ses recherches pour élaborer une stratégie de communication plus efficace destinée à convaincre les Canadiens à porter leur VFI.
Les navigateurs de plaisance doivent déjà se conformer à la réglementation. Le Règlement sur les petits bâtiments précise l’équipement de sécurité qu’on doit retrouver à bord et les mesures de sécurité à prendre avant et durant une excursion en bateau et prévoit des sanctions concernant la conduite imprudente d’un bâtiment. Quant au Règlement sur les abordages, il oblige chaque conducteur d’embarcation à se déplacer à une vitesse sécuritaire, à être sans cesse aux aguets et à user de tous les moyens disponibles pour déterminer s’il y a un risque d’abordage. Le Règlement sur la compétence des conducteurs d’embarcations de plaisance est entré en vigueur en 1999. En vertu de ce règlement tous les conducteurs seront tenus de fournir, d’ici 2009, une preuve de compétence.
Certains comportements sont des infractions en vertu du Code criminel du Canada. Par exemple, la conduite dangereuse d’une embarcation, la conduite en état d’ébriété, le remorquage inadéquat de skieurs nautiques, le fait de ne pas s’arrêter sur les lieux d’un accident et la conduite d’une embarcation qui n’est pas en état de naviguer.
Certains laissent entendre que les efforts de sensibilisation permettront d’accroître le taux de port des VFI seulement s’ils sont conjugués à une loi rendant le port obligatoire, alors que d’autres croient que la formation et la sensibilisation en vue de parvenir à l’observation volontaire, jumelées aux contre-mesures visant les groupes cibles, donneront les meilleurs résultats.