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Drogues et conduite automobile : une combinaison mortelle

Déc 1, 2013

Les messages rappelant aux Canadiens de ne pas conduire en état d’ébriété sont nécessaires et connus de tous. Même si l’affaiblissement des facultés au volant est le plus souvent associé à l’alcool, les automobilistes jouent avec leur propre sécurité et celle des autres lorsqu’ils conduisent avec des facultés affaiblies par la drogue. Ces drogues sont, entre autres, des substances illégales, des médicaments délivrés sur ordonnance et des remèdes en vente libre.

« Malheureusement, les gens ont davantage peur de se faire prendre que de se tuer », déclare Jack Smith, président du Conseil canadien de la sécurité. « Ils pensent que ça n’arrive qu’aux autres ».

A l’occasion de la Semaine nationale de la sécurité routière qui aura lieu cette année du 1er au 7 décembre, le Conseil canadien de la sécurité cherche à sensibiliser les Canadiens au fait que conduire sous l’emprise de drogues est dangereux, irresponsable, illégal et de plus en plus courant. C’est une grave atteinte à la sécurité du public et des mesures préventives, des campagnes de sensibilisation et des mesures assurant le respect de sanctions appropriées doivent être adoptées pour inverser cette tendance.

La toxicomanie au volant – Faits et chiffres

  • Selon le Centre canadien de lutte contre l’alcoolisme et la toxicomanie, les tests effectués sur plus d’un tiers (35,3 p. 100) des conducteurs mortellement blessés au Canada avaient révélé la présence de substances affaiblissant leurs facultés en 2009 alors que cette même année, le pourcentage des décès sur la route attribuables à l’alcool se chiffrait à 40,9 p. 100. Autrement dit, la toxicomanie au volant est tout aussi mortelle et courante que la conduite en état d’ébriété. C’est un problème grave auquel il faut s’attaquer.
  • De graves blessures, le décès de conducteurs ou de passagers, des blessures infligées à des passants, la destruction de biens, une perte de productivité, des pressions de plus en plus fortes exercées sur le système de santé, voilà certaines des conséquences malheureuses et douloureuses de la conduite sous l’emprise de drogues qui peuvent cependant être évitées du tout au tout.
  • Les accidents mortels dans lesquels des stupéfiants sont en cause sont plus susceptibles de se produire en semaine pendant la journée que les accidents de la route dans lesquels l’alcool est en cause.
  • Les drogues affaiblissent les facultés car elles réduisent les délais de réaction des conducteurs et les empêchent de porter toute leur attention sur la conduite de leur véhicule.
  • La conduite avec facultés affaiblies est une infraction prévue au Code criminel du Canada. Des sanctions sont aussi prévues par la plupart des provinces et territoires aux termes du Code de la route. En 2011, plus de 90 000 personnes ont été accusées de conduite avec facultés affaiblies au Canada. Ce chiffre ne représente cependant qu’une fraction des conducteurs aux facultés affaiblies sur nos routes.
  • Il existe désormais de plus en plus d’experts en reconnaissance de drogues (ERD) au Canada, dont le travail consiste à appliquer les sanctions prévues en cas de conduite sous l’emprise de drogues. Lorsqu’une personne est soupçonnée d’avoir consommé de la drogue, elle est soumise à un test de sobriété pour savoir quelle drogue est à l’origine de l’affaiblissement de ses facultés. On fait appel à un expert en reconnaissance de drogues pour évaluer l’état d’un conducteur soupçonné d’avoir les facultés affaiblies et cet expert peut prélever un échantillon de salive, d’urine ou de sang. Si les résultats se révèlent positifs, le contrevenant est passible de poursuites en vertu du Code criminel du Canada.
  • Les conductrices sont tout aussi susceptibles ou presque que les conducteurs d’obtenir un résultat positif au test de dépistage de drogues.
  • Selon un rapport publié en 2013 par le Centre canadien de lutte contre l’alcoolisme et les toxicomanies, les jeunes de 15 à 24 ans sont plus susceptibles de conduire après avoir consommé du cannabis que de l’alcool. Dans ce groupe d’âge, 12,6 pour cent des jeunes interrogés ont avoué avoir pris le volant après avoir consommé du cannabis alors que 10,7 pour cent d’entre eux ont dit avoir conduit après avoir consommé de l’alcool.
  • Les jeunes conducteurs de 16 à 24 ans sont ceux qui meurent le plus dans des accidents où l’alcool et/ou la drogue sont en cause. Selon les statistiques publiées par le Centre canadien de lutte contre l’alcoolisme et les toxicomanies, 27,6 p. 100 des victimes de ce groupe d’âge étaient en état d’ébriété alors que 26,9 p.100 d’entre eux étaient sous l’emprise de drogues. Conscients des restrictions relatives à l’octroi du permis de conduire et des initiatives qui sanctionnent les conducteurs en état d’ébriété, certains délaissent l’alcool et se tournent vers des substances comme des stupéfiants pour se défoncer. Mais comme les statistiques le montrent, la toxicomanie au volant est encore plus dangereuse et mortelle (et non moins) que l’alcool au volant.
  • Chez les victimes d’accidents automobiles mortels de 55 ans et plus, la consommation de drogues l’emporte sur celle d’alcool.
  • Les substances qu’on retrouve le plus couramment chez les victimes sont des dépresseurs du système nerveux central, du cannabis, des stimulants et des stupéfiants.

Recommandations

Agissez et mettez un terme à la toxicomanie au volant avant qu’elle ne se produise.

  • Soyez responsable. Ne conduisez jamais lorsque vos facultés sont affaiblies.
  • Ne mariez jamais drogue et alcool.
  • Ne consommez pas de drogues illicites. Il faut compter des heures, voire des jours, pour que l’affaiblissement causé par des drogues illicites s’estompe.
  • Ne vous défoncez pas à l’aide d’une drogue, quelle qu’elle soit.
  • Familiarisez-vous avec les effets secondaires de vos médicaments. Lisez les feuillets qui accompagnent vos médicaments et discutez avec votre pharmacien des effets qu’ils pourraient avoir sur votre capacité de conduire.
  • Sachez que les médicaments interagissent les uns avec les autres. Examinez votre liste de médicaments avec votre pharmacien.
  • Demandez à votre pharmacien comment  les effets secondaires des médicaments sur ordonnance ou en vente libre que vous prenez peuvent influer sur votre capacité à conduire si vous consommez de l’alcool.
  • L’abus ou le mauvais usage de médicaments sur ordonnance ou en vente libre est aussi une réalité et ce phénomène doit être reconnu et rectifié. Cela signifie que vous ne devez pas dépasser la posologie recommandée. Vous ne devriez pas prendre les médicaments d’autrui ni en prendre pour vous défoncer. Vous devriez aussi lire et respecter à la lettre les étiquettes et les mises en garde.
  • Si vous êtes l’hôte d’un événement, surveillez le comportement de vos invités. Il peut être difficile de surveiller ou d’empêcher la consommation de drogues. Soyez à l’affût de tout comportement inhabituel comme des personnes qui s’agitent brusquement ou qui ont des sautes d’humeur inexpliquées. Si vous croyez que quelqu’un n’est pas en état de prendre le volant, n’hésitez pas à le dire et à prendre d’autres dispositions pour assurer son transport en toute sécurité.
  • Si certains de vos amis ou membres de votre famille consomment des drogues illicites, dites-leur sans hésiter que vous ne tolérerez pas qu’ils se défoncent chez vous. Soyez bien disposés et apportez-leur votre aide en les encourageant à obtenir les services dont ils ont besoin pour vaincre leur dépendance.
  • Ne prenez pas place dans un véhicule si les facultés du conducteur sont affaiblies. Mettez tout en œuvre sans mettre votre propre sécurité en péril pour empêcher une personne aux facultés affaiblies de prendre le volant.
  • Signalez à la police toute personne conduisant avec des facultés affaiblies.

Que ce soit la drogue, l’alcool, la fatigue ou tout autre facteur contributif, rien n’excuse la conduite avec facultés affaiblies. Soyez responsable et privilégiez la prudence en cette saison des fêtes.

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Pour de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec :

Raynald Marchand
Directeur général, Conseil canadien de la sécurité
(613) 739-1535, poste 226