ATTENTION ! Passage d’animaux
Vous avez sûrement noté la présence d’animaux morts aux abords de la route qui ont été heurtés par un véhicule. Il se peut même que vous ayez déjà happé un animal de petite taille ou que vous ayez eu la frousse après être passé à deux cheveux d’heurter un animal de grande taille.
Les accidents de la route tuent et estropient la faune, les animaux domestiques et les êtres humains, et occasionnent des demandes d’indemnité se chiffrant à des millions de dollars. Le nombre d’incidents est probablement sous-estimé, parce qu’on ne comptabilise pas les incidents dans le cadre desquels l’automobiliste a fait un écart ou s’est immobilisé pour éviter d’heurter un animal. Ces incidents ne sont pas forcément déclarés comme une collision avec un animal.
Tout comme la population de chevreuils et de gros gibiers, le nombre de véhicules immatriculés ne fait que s’accroître. Il s’ensuit que le nombre de collisions graves impliquant la faune s’est engagé sur une pente ascendante. Pour pallier ce problème, on a lancé des campagnes de sensibilisation de la population afin de renseigner les automobilistes sur les dangers que posent les animaux. On cherche aussi d’autres moyens pour réduire le nombre de collisions avec la faune.
Vacanciers : redoubler de prudence
Quoique les collisions avec des animaux puissent survenir à toute période de l’année, c’est en été et en automne qu’elles atteignent un sommet. En Alberta, la majorité des collisions avec la faune survient en novembre, en plein coeur de la saison du rut. La majorité des collisions gravent se produit au coucher du soleil et à l’aube, soit lorsque la visibilité est réduite. Il est toutefois important de se rappeler que les animaux peuvent être très actifs le jour.
Pour se rendre à leur chalet ou à un terrain de camping, bon nombre de vacanciers doivent emprunter des autoroutes qui traversent les régions boisées ou rurales. Plusieurs partent aux petites heures du matin et arrivent à destination bien après la tombée de la nuit.
Les ongulés (mammifères pourvus de sabots ou d’ongles) hauts sur patte, tels les caribous et chevreuils peuvent entraîner des blessures graves, qui peuvent parfois être mortelles. L’impact avec un véhicule de promenade est tel, que le corps de l’animal peut heurter le pare-brise et la partie avant du toit, et occasionner des dommages considérables et des blessures graves, parfois même mortelles.
Compte tenu de leurs populations importantes, les chevreuils posent un danger à longueur d’année. Les collisions avec les chevreuils atteignent un sommet en octobre et en novembre, période d’accouplement de cette espèce et de migration vers les quartiers d’hivernage.
Si Terre-Neuve et le Nouveau-Brunswick sont un paradis pour les chasseurs d’orignaux, l’abondance d’ongulés pose une menace pour les automobilistes peu méfiants. (L’inverse est également vrai.) Ces deux provinces affichent par exemple le plus grand nombre de collisions impliquant un orignal en juin, juillet et août. Sa couleur sombre, brun foncé, le rend difficile à apercevoir dans l’obscurité, et la lumière ne réfléchit pas dans ses yeux comme dans ceux d’un chevreuil.
Éviter les surprises
Le pire ennemi d’un automobiliste est l’animal haut sur pattes qui peut rapidement surgir sur la chaussée. Pour se protéger, les conducteurs préventifs devraient toujours régler leur vitesse en fonction des conditions et être aux aguets.
La vigilance est le premier et le meilleur moyen de défense qui s’offre aux automobilistes, notamment sur les routes rurales inconnues. Vous pourrez noter la présence d’un animal à temps et éviter de le happer en suivant les conseils que voici. Surveillez les panneaux dans les régions à risque. Faites appel à la technique d’exploration visuelle et redoublez de prudence. Demandez aux passagers de vous aider, en balayant des yeux les deux côtés de la route. Allumez les feux de route s’il n’y a pas de circulation venant en sens inverse et ne roulez jamais plus vite que la portée de vos phares.
Si vous apercevez un animal aux abords de la route, ralentissez et soyez aux aguets, car il se pourrait que d’autres le suivent. Comme les animaux aux abords de la route peuvent détaler en tout temps, redoublez de prudence à leur approche. Par mesure de sécurité, activez vos feux de détresse pour signaler la présence des animaux aux conducteurs qui vous suivent.
Si l’animal est sur votre chemin, freinez énergiquement sans effectuer de manoeuvre brusque afin de l’éviter. Donnez de petits coups de klaxon consécutifs pour faire fuir l’animal. Si vous pouvez ralentir sans perdre la maîtrise de votre véhicule, essayez de contourner l’animal sans quitter la route.
Solutions
Les corridors qu’emprunte la faune depuis des millénaires sont maintenant entrecroisés de routes. Les chercheurs qui s’intéressent à la faune et les responsables de la sécurité cherchent actuellement de meilleurs moyens pour protéger les automobilistes contre la faune et vice-versa.
Parcs Canada a érigé une clôture de huit pieds de haut le long de la route transcanadienne qui traverse le parc national Banff. Dans le but de détourner les animaux, on a construit 22 passages souterrains (ponceaux) et deux passages aériens de 164 pieds de large. Suite à ces mesures, le nombre d’animaux tués sur les routes s’est replié de 96 pour cent.
Certaines collectivités mettent même à l’essai des dispositifs réfléchissants qui captent la lumière que projettent les phares et qui font réfléchir le faisceau lumineux afin d’empêcher les chevreuils de traverser devant les véhicules. Quoique ces réflecteurs aient des inconvénients, ils semblent être plus efficaces que les sifflets et les odeurs répulsifs. Il va de soi qu’ils ne sont pas la meilleure solution le jour lorsque les animaux sont actifs.
Deux nouveaux systèmes routiers de haute technologie mis au point au Canada adoptent deux façons carrément différentes pour s’attaquer au problème de la faune sur les routes. Un système avertit les animaux, tandis que l’autre avertit les automobilistes.
Mis au point par International Road Dynamics Inc. une entreprise dont le siège social est, à Saskatoon, le système d’avertissement de la faune fait appel à des technologies ayant fait leurs preuves pour détecter la présence de véhicules et avertir les animaux. Ce système repère les véhicules qui entrent dans les régions à risques. Lorsque le véhicule passe devant le capteur, ce dernier active des dispositifs de dissuasion (p. ex., des sons ou de la lumière) qui font fuir les animaux de la route et qui permettent au véhicule de circuler sans danger. Le gouvernement de la Saskatchewan met actuellement ce système à l’essai sur un tronçon connu pour son très grand nombre de collisions impliquant la faune. Quoiqu’on n’ait pas encore de résultats officiels, le nombre de collisions avec chevreuils semble s’être replié après un an.
Mis au point par InTrans Tech à Edmonton, le système d’avertissement de la faune est doté de caméras à infrarouges afin de détecter la présence d’animaux près de l’autoroute ou sur celle-ci, puis avertit les automobilistes pour qu’ils ralentissent. Faisant appel à une technologie d’imagerie thermique, ce système fonctionne par temps ensoleillé, ainsi que dans la noirceur, la fumée, la neige et le brouillard. La Insurance Corporation of British Columbia met actuellement ce système à l’essai dans le parc national de Kootenay.
Une technologie semblable à la technologie d’imagerie thermique utilisée par la NASA est maintenant offerte sur certains modèles de voiture fabriqués par General Motors. Baptisé NightVisionTM, ce dispositif améliore la capacité du conducteur de détecter les situations pouvant poser un danger, telles que les animaux ou les piétons se trouvant à l’extérieur de la portée des phares.
Il ne s’agit là que de quelques techniques destinées à prévenir les collisions avec la faune. Rappelez-vous toutefois que rien ne peut remplacer un conducteur prudent.